L’histoire du Shiatsu

Le Shiatsu est une thérapie manuelle moderne pratiquée au Japon et prenant ses sources dans la médecine chinoise, l’acupuncture et l’anma, technique de massage ancestral. Shiatsu veut dire « appuyer avec les doigts » en japonais et c’est donc grâce à des appuis répétés, de différentes forces et profondeurs, que le soin va s’appliquer au corps du receveur en suivant les lignes des méridiens et certains points d’acupuncture importants.

Le premier centre de soin par le Shiatsu a ouvert ses portes en 1925 dans le canton d’Hokkaido au Japon. C’est Tokujiro Namikoshi, que beaucoup considère encore aujourd’hui comme le père de la discipline, qui en aura eu l’initiative. Malmené par l’arrivée de la médecine occidentale durant la seconde guerre mondiale, le centre de traitement Namikoshi survivra et se verra décerner en 1955 la licence officielle du Ministère de la Santé Japonais.

En 1964, le Shiatsu devient une pratique de santé à part entière au Japon alors qu’en Europe, il faudra attendre mai 1997 pour que le Parlement Européen mentionne le Shiatsu comme une des « huit médecines non conventionnelles dignes d’intérêt » aux côtés de l’acupuncture, l’homéopathie et l’ostéopathie.

Si le Shiatsu est officiellement reconnu chez de nombreux voisins comme la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche, il faudra attendre juillet 2015 pour que l’état français reconnaisse le titre professionnel de « Spécialiste en Shiatsu » délivré par le Syndicat Professionnel de Shiatsu (S.P.S.).

Les courants principaux du Shiatsu

Le Shiatsu Namikoshi débute réellement comme lignée au début des années 40. Son fondateur aura repris le meilleur de l’anma en y ajoutant des éléments clés de la chiropraxie. Il en découle un Shiatsu appliqué sur des lignes et points bien précis sur le corps, uniquement avec les doigts et les paumes de main. Il s’agit sans aucun doute du Shiatsu le plus répandu dans le monde.

Le Shiatsu Koho du professeur Okuyama est né en même temps que le Namikoshi, les deux Maitres étant proches. Okuyama était un adepte du Jujitsu et un élève du professeur Hirata, spécialiste de la médecine traditionnelle chinoise. Le Shiatsu Koho repose donc sur des kata enchainant des pressions bien précises sur les tsubo (points d’acupuncture). Le Shiatsu Koho sera le premier enseigné en France à partir du milieu des années 70 par Thierry Riesser, kinésithérapeute et enseignant à Kyoto au Japon.

Le Shiatsu Masunaga arrive dans les années 60 et se penche particulièrement sur la psychologie et l’énergétique du patient. Shizuto Masunaga, son fondateur, était enseignant à l’école Namikoshi avant de quitter la lignée et de créer son propre style qui imposera un nouveau système de méridiens (24 au lieu de 12) et obligera les praticiens à une bonne compréhension des principes de la M.T.C. et des diagnostiques. Le Shiatsu de Masunaga deviendra le Zen Shiatsu au fil des années et se déclinera également dans le Do-In, une pratique d’auto massage.

Le Shiatsu Ohashi ou Ohashiatsu créé par Maitre Wataru Ohashi, assistant et traducteur du livre Zen Shiatsu de Shizuto Masunaga, est le prolongement direct du travail de Masunaga. Le travail et l’échange énergétique, la détente et le bien-être du praticien en parallèle au receveur sont au centre du traitement par l’Ohashiatsu. L’Ohashiatsu est une technique holistique prenant en compte le corps, l’énergie et l’esprit du receveur dans leur globalité. Le travail se fait sur l’ensemble du corps et non plus sur certains points.

Le Shiatsu comporte de nombreuses autres écoles et courants mais surtout, il faut retenir que la pratique n’est pas martiale et que chaque praticien, au fil de sa vie, de son histoire, de ses formations, créera son propre Shiatsu et vous fera vivre, à chaque séance, une expérience sensorielle différente.


En complément du Shiatsu, je vous propose également:

Le Seiki Soho est l’oeuvre de Akinobu Kishi, élève de Shizuto Masunaga et connu pour sa vision révolutionnaire et dissidente du Shiatsu traditionnel. Le Seiki privilégie l’observation du patient, le non-jugement, la connexion du Hara et de l’âme, le lâcher prise et l’intuition ainsi que l’étude des mouvements du Ki. Dans le Seiki, le diagnostique et le traitement ne font qu’un et aucune règle dans le soin n’est préétablie. Le travail sur le corps est minimaliste et tout se joue sur les mouvements du Ki et les libérations énergétiques.

Le Chi Nei Tsang est une approche holistique du massage du ventre. Il puise ses origines dans le Taoïsme et il intègre aussi bien des dimensions physiques que mentales ou émotionnelles, le but étant de libérer le Ki des organes internes par un massage en huile du ventre selon un protocole et des techniques précises.